Les bases techniques de la photographie

14 nov. 2018

Les bases techniques de la photographie

Holà amigo, bienvenue sur le nouveau blog d’EPS ! Si tu es ici, c’est sûrement parce que tu es un(e) passionné(e) de la photo, ou un grand(e) curieux(se), et que tu souhaites en apprendre plus ! Que cela ne tienne, pour t’introduire dans ce monde merveilleux qu’est le 8ème art, on va commencer par parler des bases de la photographie, et plus particulièrement des bases « techniques ».

Qu’entends-je par techniques ? Pourquoi commencer par cela ? Tout d’abord car j’imagine que la photo n’est pas totalement inconnue pour toi, tu sais déjà à quoi ressemble une photo en général, et lorsque tu sors ton smartphone ou bien ton appareil photo, tu as déjà essayé de créer des compositions (portraits, paysages), et tu as eu, la plupart du temps, des résultats plaisants. Notre but ici et d’évoluer plus en profondeur en apprenant à « maitriser » ton appareil, et ainsi obtenir des clichés de meilleure qualité !

 

1. Le mode automatique, un tremplin vers les autres modes

 

La majeure partie du temps, lorsqu’on est débutant, on laisse nos appareils modernes en mode automatique, de façon que ça soit lui qui règle tous les paramètres à notre place, il nous reste plus qu’à cadrer et clac, on a notre photo ! Cependant ce mode automatique diffère d’un modèle d’appareil à un autre, et on a souvent des résultats totalement différents, voire loin de ce que l’on souhaitait obtenir à la base.

 

Ici, le mode automatique est sélectionné, et est souvent représenté par une icône verte

C’est pourquoi nous devons apprendre à dompter les paramètres de notre appareil, sans nous jeter directement dans le « tout manuel », car oui, l’erreur est de croire que l’on peut passer du mode auto au mode manuel facilement, PAS-DU-TOUT, on ne doit pas griller les étapes !

De son côté, le mode automatique n’est pas totalement à jeter, on l’utilise lorsque l’on veut d’abord apprendre à « composer » sa photo (avoir le bon cadre, un portrait bien centré, un paysage avec l’horizon bien droit, etc.). On reviendra sur ce qu’est la composition sur un autre article. Mais sachez que le mode automatique est un bon moyen de débuter sans se perdre directement dans la complexité des paramètres.

Avant de changer de mode, il faut maitriser un élément fondamental dans la photographie : la lumière ! Pour maitriser cet élément, il faut comprendre ce qu’est le « triangle d’exposition ».

 

2. Le triangle d’exposition

 

 

 

Comme son nom l’indique, le triangle permet de gérer l’exposition de votre photo à travers trois paramètres : la vitesse d’obturation, l’ouverture focale et enfin l’ISO.

Chaque paramètre aura, à la fois un incident sur l’exposition mais aussi sur le rendu de l’image. Pour mieux comprendre, traitons chaque paramètre seul et en détail.

 

a. La vitesse d’obturation

 

La vitesse d’obturation est ce qui va donner du mouvement à votre image. C’est un abus de langage que de parler de vitesse car en réalité il s’agit du temps laissé au capteur de votre appareil pour « capter » la lumière. Il est exprimé en secondes, voire en fractions de secondes. Ainsi, plus vous laisser de temps à la lumière pour rentrer dans le capteur, plus votre photo sera exposée, et donc éclairée. En contrepartie, plus vous laissez le temps passer et plus un « flou de mouvement » (aussi connu sous le nom de « flou de bougé ») sera perçu sur votre image.

 

A gauche, on a une vitesse de 1/120 (0,0083 seconde), à droite une vitesse de 4/1 (4 secondes). La photo de gauche est plus « figée » que celle de droite où l’on perçoit le mouvement de la roue

 

Le choix de la valeur de la vitesse dépendra du type de photo que l’on recherche, si par exemple on souhaite faire « ressentir » le mouvement d’un sujet au spectateur, alors un flou de bougé peut être une idée de composition. Un cas typique où le flou est beaucoup utilisé est lors de courses, certains photographes essaient de suivre leur sujet pour que celui-ci ne soit pas flou mais seulement certains éléments de son environnement, on parle alors de « filé de mouvement »

 

 

Ici, le photographe a dû suivre à la même vitesse le cycliste pour le prendre en photo. Le cycliste n’est pas flou, mais les roues, ses pieds ainsi que l’arrière-plan le sont pour donner cette sensation de vitesse à l’image.

 

 

 

Lors de photos de nuit, il faudra également laisser plus de temps pour avoir le plus de lumière possible, et il est vivement conseillé de stabiliser l’appareil sur un trépied ou sur une surface plane. En effet, à partir d’un temps de pose très long (au-delà d’une seconde), le moindre tremblement de main, aussi infime et imperceptible qu’il soit, peut générer un flou important, et il est impossible à main levée d’éviter cela.

 

 

b. L’ouverture focale

 

L’ouverture focale est ce qui va donner à votre image un champ de netteté, on parle de profondeur de champ. Ainsi, plus ce nombre est grand, plus votre ouverture est petite, et plus la profondeur de champ est grande. Et inversement, plus ce nombre est petit, plus votre ouverture est grande et plus la profondeur de champ est petite. Ça parait un peu confus avec ces grand-petit-grand, petit-grand-petit, alors voilà un schéma qui permet de mieux voir les choses !

Ainsi, comme vous l’aurez deviné, plus l’ouverture est grande et plus il y’a de lumière qui passe dans le capteur. C’est pourquoi il faudra régler selon les conditions lumineuses l’ouverture de votre focale.
Cependant, rappelons-le, l’ouverture aura une influence sur la profondeur de champ, c’est à vous de faire votre choix, ou de compenser avec la vitesse d’obturation :)

« Mais diantre, qu’est-ce que c’est que cette profondeur de tabarnak, quelle langue il cause lui ? »

Pas de soucis, c’est très simple, imaginons que vous ayez un sujet devant vous, et que vous voulez faire un portrait de lui, le mieux c’est de détacher l’arrière-plan de votre sujet (qui constitue ici l’avant-plan), n’est-ce pas ?

 

A gauche, on a une petite profondeur de champ, à droite une grande profondeur de champ

 

 

 

A gauche, on a une petite profondeur de champ, à droite une grande profondeur de champ. Ce paramètre permet de détacher le sujet que vous fixez (avec votre mise au point) des différents plans de votre image (le sujet est autant séparé de l’arrière-plan que de l’avant plan)

 

 

 

 

A noter que chaque objectif a une ouverture pour laquelle la qualité de piquet (= netteté) est maximale. Il est généralement situé deux à trois crans au-dessus de la plus grande ouverture (pour un objectif qui ouvre jusqu’à f/1.7, la qualité maximale est obtenue entre f/2.8 et f/3.4).

@ryadh.bdj 📸

En f/1.7, la fleur en avant plan, et les plantes en arrière-plan sont tous deux détachés du sujet grâce au flou généré par la faible profondeur de champ.

 

c. L’ISO

 

Ce paramètre est présenté en dernier, car il sert de compensation aux deux autres paramètres, pourquoi ? Explication :

L’ISO est un paramètre qui agit sur l’électronique de votre appareil, c’est lui qui va donner la sensibilité au capteur. Ainsi, plus l’ISO est bas moins il y a de sensibilité, donc moins de lumière ; à contrario, plus l’ISO est haut, plus la sensibilité est haute, et plus il y a de lumière.

                                                « Facile, je mets les ISO à fond, et voilà, le problème de lumière est réglé ! » 👴🏼👵🏼

 

Que nenni mon Jean-Charles, le problème de la sensibilité du capteur est que ce dernier va créer du « bruit » sur votre image, des parasites en gros (vous savez, cet effet granulé avec des grains rouge-vert-bleu).

 

3200 ISO, c’est pas top hein ?

 

Cependant, la qualité de la sensibilité dépendra du modèle de votre appareil, en effet, les appareils haut-de-gamme (voire moyen-de-gamme) gèrent mieux les hauts ISO que d’autres. Ainsi, l’image obtenue à 3200 ISO peut-être « moins bruitée » chez un modèle, et être comparable à un ISO 160 sur un appareil moins performant au niveau des ISO.
Dans tous les cas, le mieux est de rester à des ISO le plus bas possible, et on essaie de toucher à ce paramètre en dernier si jamais on n’a pas assez de lumière après avoir réglé l’ouverture focale et la vitesse d’obturation.

Maintenant que vous connaissez à peu près les différents paramètres et leur influence sur l’exposition et le rendu de l’image, nous allons parler des différents modes qui les exploitent, et dont vous aurez besoin pour pouvoir maitriser le triangle d’exposition.

 

 

3. Le Mode P (ou mode automatique amélioré)

 

Ce mode est un premier pas sur la prise en main des paramètres de votre appareil. En effet, l’ouverture et la vitesse sont réglés automatiquement et vous avez la maîtrise des ISO. Vous pouvez également modifier l’ouverture et la vitesse à l’inverse si vous le souhaitez, les ISO seront, quant à eux, adaptés automatiquement. Comme dit plus haut, je vous conseille le premier choix en touchant uniquement aux ISO pour éviter le bruit, vous pourrez augmenter l’exposition en surexposant ou sous-exposant avec la molette (voir selon les différents appareils).

 

4. Le Mode A/AV (ou mode priorité à l’ouverture)

 

Ce mode vous permet de régler l’ouverture, l’appareil se charge de régler la vitesse. Vous avez toujours la main sur les ISO (que vous pouvez également mettre en Auto). Ce mode est le plus utilisé par les experts car il est beaucoup apprécié pour le portrait, en effet, dans ce cas précis vous avez besoin de régler à grande ouverture (f/1.8 par exemple), et l’appareil se charge du reste. A contrario pour un paysage, on a besoin d’une petite ouverture (f/10) pour avoir toute notre photo nette.

 

5. Le Mode S/Tv (ou priorité à la vitesse)

 

Ce mode vous permet de régler la vitesse, l’appareil se charge de régler l’ouverture en conséquence. Comme pour les précédents modes, vous avez la main sur les ISO. Ce mode est intéressant en faible luminosité ou lorsque l’on souhaite créer un effet de filé (= mouvement). Il peut être également intéressant pour ce qui est de figer un mouvement (vous mettez 1/400 pour figer votre sujet en plein saut, par exemple).

 

 

 

6. Le Mode Manuel (ou le mode Expert)

 

Tous les paramètres sont à régler manuellement !

Si vous vous sentez à l’aise en mode P ou A/S, vous vous rendrez vite compte de leur limite. Un exemple assez typique qui peut nuire à une photo lors de l’utilisation du mode Av : lors d’éclaircis. En effet, lorsque les conditions lumineuses changent dans ce cas précis, la vitesse d’obturation va brutalement baisser sans vous prévenir et vous aurez alors une photo floue, voire toute une série floue si vous ne vérifiez pas vos photos sur le tas 😕

C’est là que ce mode est utile, d’ailleurs il est particulièrement utilisé en studio, là où les conditions lumineuses restent les mêmes tout au long de la séance.

Ainsi, comme je vous l’ai conseillé au départ, progressez lentement du mode semi-automatique (P), vers les différents mode (A ou S), selon vos besoins, et une fois que vous maitriserez chaque paramètre individuellement, vous pourrez vous décider à mettre totalement la main sur votre appareil à l’aide du mode manuel. Cela demandera de la dextérité car il vous faudra changer à chaque fois un paramètre pour adapter votre scène souhaitée à la luminosité ambiante !

 

Courage et persévérez, il n’y a rien de plus gratifiant que d’obtenir le cliché tant convoité, cela demandera du temps pour certains, et c’est normal, la photographie est tout un art, tant dans la technique, que dans la composition. Cette dernière sera d’ailleurs le sujet de notre prochain article ! En attendant, prenez le plus de photos possibles et amusez-vous !

 

Médiatiquement, EPS  📸